Oui oui, c'est comme ça qu'on appelle la grosse machine que vous voyez ici. Je ne connais pas le nom en français... je parle de scrubber même en français...
Okay, ceux qui me trouve plate quand je parle de travail, ne lisez pas. Tentez plutôt de trouver Charlie sur les photos... Depuis maintenant 10 mois que je travaille sur ce merveilleux projet, empreint de défi technique, longues heures et de "G'day mates" des gars de construction. Comme je suis le seul ingénieur mécanique du projet, j'ai sous ma responsabilité une large partie du projet, mais on m'a assigné plus particulièrement au scrubber, qui est une véritable boite pleine de jouets (pour un ing mécanique!).
Deux parties majeures forment le projet: la reconstruction du four à cuisson d'anodes et le scrubber. Le nom du four explique ce qu'il est: il cuit des anodes (je n'irai pas plus loin dans le pourquoi des anodes, je suis certain que vous êtes tous sensibilisés au procédé de l'aluminium, ayant reçu un cours en 4e secondaire sur l'électrolyse de l'Aluminium...).
Lorsque ces anodes cuisent, elles dégagent une vraie pourriture de fumée; pleines de composés volatiles aussi toxiques que puantes. Le scrubber aspire toutes ces fumées et les purifient de leurs toxines (mais pas de leur CO2.... ce qui pose un problème pour les nouveaux programmes anti-gas à effet de serre).
Le joli scrubber que vous voyez sur les photos a couté 17 millions de $ australiens. Il a été dessiné et fabriqué par la compagnie Danieli-Corus, qui est Canadienne-Hollandaise. J'ai donc eu le plaisir d'avoir des canadiens sur le projet (venant de Sault-Sainte-Marie).
La construction a duré environ 8 mois avant de pouvoir démarrer le scrubber. C'est à ce moment que j'ai eu à faire des shifts de nuit pour démarrer les machines sans danger pour les constructeurs qui travaillaient de jour. On a eu beaucoup de problèmes, donc bien du plaisir. LEs fameux escaliers que vous voyez ont été grimpées des douzaines de fois chaque nuit par votre humble blondinet, parfois au pas de course, la face pleine de suie et le linge transi de pluie.
Comme vous pouvez l'imaginer, la vue au sommet du scrubber est magnifique. Durant les jours de grands vents, les vagues sont vraiment impressionnantes! Et l'ile que vous voyez au large est "l'ile au Ganetts", qui est couverte d'oiseaux (Ganett). LEs oiseaux pêchent entre l'ile et la côte, et le va-et-vient de centaine d'oiseaux entre les deux est très impressionnante. Chaque fois que je me sentais stressé, je n'avais qu'à m'asseoir quelques instants en haut et de regarder la mer. Une de ces fois, j'ai vu une bande de dauphins s'amuser (ou pecher) au large... superbe!
Car évidement, le climax de la construction a eu lieu durant l'hiver, lorsque nous avions 2 jours de beau temps par mois.... du vent et la température qui descendait près de zéro vers 3h du matin... avec le vent du large, y fait frette en tabouerre!
La seconde partie du projet (le reste des 160 millions$) se déroulait dans le four à cuisson. Un bon résumé de cette partie serait ainsi: Le remplacement de 4 millions de briques. Oui oui, et ces briques sont spéciales et coutent parfois plus de 50$ par brique... Ci-dessous, une photo de la démolition des vieilles briques.
Puis, nous en avons fabriqué des nouveaux.... LA photo ci-dessous a été prise dans une shop de
Ils en ont fait environ 40 sections....
Puis nous avons installé les nouveaux tuyaux dans le four à cuisson (encore avec le nouveau monorail... hé que je suis fier de mon ptit monorail, il a fait la job!). Notez bien que je ne conseille pas l'achat des monorails pneumatiques, le notre était affreusement lent = descente de 1,6 m/minute. Au moins, le responsable sécurité était vraiment heureux de la vitesse = personne ne peut se faire pincer sous la charge à la vitesse qu'elle descent!

En passant, Portland est l'alu
Bref, un building a été construit avec tout ce qu'il faut pour travailler, manger, bref y passer sa vie. Nous y sommes très bien, et l'expérience d'être sur une usine est absolument géniale pour moi. C'est une nouvelle expérience qui m'apporte énormément.