dimanche 28 septembre 2008

Anode baking furnace scrubber

Oui oui, c'est comme ça qu'on appelle la grosse machine que vous voyez ici. Je ne connais pas le nom en français... je parle de scrubber même en français...

Okay, ceux qui me trouve plate quand je parle de travail, ne lisez pas. Tentez plutôt de trouver Charlie sur les photos...

Depuis maintenant 10 mois que je travaille sur ce merveilleux projet, empreint de défi technique, longues heures et de "G'day mates" des gars de construction. Comme je suis le seul ingénieur mécanique du projet, j'ai sous ma responsabilité une large partie du projet, mais on m'a assigné plus particulièrement au scrubber, qui est une véritable boite pleine de jouets (pour un ing mécanique!).

Deux parties majeures forment le projet: la reconstruction du four à cuisson d'anodes et le scrubber. Le nom du four explique ce qu'il est: il cuit des anodes (je n'irai pas plus loin dans le pourquoi des anodes, je suis certain que vous êtes tous sensibilisés au procédé de l'aluminium, ayant reçu un cours en 4e secondaire sur l'électrolyse de l'Aluminium...).

Lorsque ces anodes cuisent, elles dégagent une vraie pourriture de fumée; pleines de composés volatiles aussi toxiques que puantes. Le scrubber aspire toutes ces fumées et les purifient de leurs toxines (mais pas de leur CO2.... ce qui pose un problème pour les nouveaux programmes anti-gas à effet de serre).

Le joli scrubber que vous voyez sur les photos a couté 17 millions de $ australiens. Il a été dessiné et fabriqué par la compagnie Danieli-Corus, qui est Canadienne-Hollandaise. J'ai donc eu le plaisir d'avoir des canadiens sur le projet (venant de Sault-Sainte-Marie).

La construction a duré environ 8 mois avant de pouvoir démarrer le scrubber. C'est à ce moment que j'ai eu à faire des shifts de nuit pour démarrer les machines sans danger pour les constructeurs qui travaillaient de jour. On a eu beaucoup de problèmes, donc bien du plaisir. LEs fameux escaliers que vous voyez ont été grimpées des douzaines de fois chaque nuit par votre humble blondinet, parfois au pas de course, la face pleine de suie et le linge transi de pluie.

Comme vous pouvez l'imaginer, la vue au sommet du scrubber est magnifique. Durant les jours de grands vents, les vagues sont vraiment impressionnantes! Et l'ile que vous voyez au large est "l'ile au Ganetts", qui est couverte d'oiseaux (Ganett). LEs oiseaux pêchent entre l'ile et la côte, et le va-et-vient de centaine d'oiseaux entre les deux est très impressionnante. Chaque fois que je me sentais stressé, je n'avais qu'à m'asseoir quelques instants en haut et de regarder la mer. Une de ces fois, j'ai vu une bande de dauphins s'amuser (ou pecher) au large... superbe!

Car évidement, le climax de la construction a eu lieu durant l'hiver, lorsque nous avions 2 jours de beau temps par mois.... du vent et la température qui descendait près de zéro vers 3h du matin... avec le vent du large, y fait frette en tabouerre!

La seconde partie du projet (le reste des 160 millions$) se déroulait dans le four à cuisson. Un bon résumé de cette partie serait ainsi: Le remplacement de 4 millions de briques. Oui oui, et ces briques sont spéciales et coutent parfois plus de 50$ par brique... Ci-dessous, une photo de la démolition des vieilles briques.

Une partie que j'ai bien aimé est la construction d'environ 300 mètres de tuyau, pour canaliser les fumées vers le scrubber. Nous avons donc retiré les vieux tuyaux (avec un nouveau monorail que nous avons fait installé par ECL, donc le boss est notre ami Stéphen du Québec):
Puis, nous en avons fabriqué des nouveaux.... LA photo ci-dessous a été prise dans une shop de fabrication mécanique à Portland. JE pense qu'à la fin du projet, les gars étaient vraiment, mais alors vraiment tanés de fabriquer des maudits tuyaux!!!

Ils en ont fait environ 40 sections....

Puis nous avons installé les nouveaux tuyaux dans le four à cuisson (encore avec le nouveau monorail... hé que je suis fier de mon ptit monorail, il a fait la job!). Notez bien que je ne conseille pas l'achat des monorails pneumatiques, le notre était affreusement lent = descente de 1,6 m/minute. Au moins, le responsable sécurité était vraiment heureux de la vitesse = personne ne peut se faire pincer sous la charge à la vitesse qu'elle descent!
Comme vous voyez ci-dessous, nous avions des invités de marque sur le projet. Ici, spiderman a tenté de nous aider à installer nos tuyaux, sans grand succès.... elle s'Est retrouvée dans un état de "écrapou" à cause d'un constructeur un peu jaloux du rendement de Spiderman... C'est qu'ils sont syndiqués, vous voyez... mais pas Spiderman

Finalement, voici notre bureau. Nous avons décidé de nous installer à l'intérieur de l'usine pour être plus près du client et pour s'éloigner du reste du bureau de Hatch. Il faut comprendre que leurs pratiques sont souvent très différentes de celles des bureaux majeurs de Hatch. Ils sont beaucoup plus sensibles aux procédures, ce qui fait perdre bien du temps. Mon bureau est le 2e sur la photo (ne regardez pas le fouillis!). Et oui, on a une plante, elle est presque vivante car un rasta-man qui vient l'arrosé chaque semaine - il est payé pour faire ca partout sur l'usine.

En passant, Portland est l'aluminerie qui a le plus investis dans les jardins et la nature de toutes les usines d'Alcoa. Il y a des fleurs et des plantes absolument partout sur l'usine. Et fait incroyable: elles vivent!!!

Bref, un building a été construit avec tout ce qu'il faut pour travailler, manger, bref y passer sa vie. Nous y sommes très bien, et l'expérience d'être sur une usine est absolument géniale pour moi. C'est une nouvelle expérience qui m'apporte énormément.

Voilà mon projet. Il s'agit d'un résumé très succin d'un gros projet avec très peu de main d'oeuvre. Pour vous donner une idée, l'ingénierie est faite par 4 ingénieurs (Steve - directeur ing-civil, Bill - électrique, Colin - procédé et moi - mécanique) et au plus gros de la construction, nous avions environ 30 constructeurs mécanique, 50 électriciens et 150 briqueleurs. Un beau défi!
Je vous laisse sur cette photo d'un lever d'un baghouse (filtre) au petit matin...
Bye bye bye
P.S. JE vous plainds... une élection fédérale... hihi!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quoi!!

Tu n'as pas voté de l'Australie!
Je ne suis pas fier de toi.

Nicolas Parke a dit…

Euh... Non!!! Aucune idée de comment la campagne se déroule au Kanada... Je pourrais voter pour une chèvre albinos anglo-saxone que je ne le saurais pas!

Donc, mon vote serait le même que les anglophones de Westmount... vaut pas la peine!!